article de HaïtiLibre fevrier 21 :
La situation humanitaire s’aggrave» indique le rapport de la BINUH
« Selon l’aperçu des besoins humanitaires en Haïti pour 2021 qui doit paraître en mars 2021, 4,4 millions de personnes nécessiteront une aide humanitaire au cours de l’année. Pour répondre à ces besoins, le plan de réponse humanitaire 2021-2022, qui doit être lancé début mars, ciblera 1,5 million de personnes parmi les plus vulnérables dans 65 des 146 communes.
Un montant de 235,6 millions de dollars sera nécessaire pour financer ce plan. La plupart des besoins humanitaires en Haïti sont chroniques et dus à des déficits de développement. Il est donc de la plus haute importance de concrétiser les liens entre action humanitaire, développement et Paix pour réduire les facteurs de risque et de vulnérabilité qui sont à l’origine des besoins humanitaires.
Dans cette situation humanitaire difficile, les taux d’insécurité alimentaire et de malnutrition ont augmenté au cours de l’année écoulée. L’inflation, le faible rendement des cultures dû aux précipitations inférieures à la normale et les restrictions liées à la pandémie de Covid-19 ont réduit le pouvoir d’achat des ménages les plus pauvres et leur capacité d’accéder à l’alimentation, bien que les prix des produits alimentaires aient quelque peu baissé pendant les derniers mois de la période considérée du fait de la dépréciation du dollar par rapport à la gourde haïtienne.
La nutrition des enfants reste également un grand sujet d’inquiétude, 2,1 % des garçons et des filles du pays souffrant de malnutrition aiguë sévère. Face à ces tendances préoccupantes, le Programme alimentaire mondial a lancé deux grands projets d’aide d’urgence financés par le Gouvernement haïtien, avec le soutien de la Banque Interaméricaine de Développement et de la Banque mondiale, pour aider quelque 750 000 personnes vulnérables touchées par la crise du Covid-19 au moyen de transferts en espèces et de rations alimentaires.
Les manifestations de 2019 et 2020 ont continué d’avoir des retombées sur l’éducation. Depuis le début officiel de la nouvelle année scolaire en août 2020, environ 30 % des élèves, soit plus de 750 000 filles et garçons, n’étaient pas retournés à l’école. Cela est venu accroître encore l’impact de l’année scolaire « perdue » 2019/20, pendant laquelle environ 4 millions d’enfants ont été déscolarisés, un grand nombre d’écoles ayant été fermées en raison des troubles civils de la période « peyi lok », des mesures liées à la Covid-19 et de l’insécurité due aux activités des bandes organisées. Le fait de ne pas aller à l’école réduit l’accès à la nourriture dont les enfants bénéficient grâce aux programmes de repas scolaires. De plus, la déscolarisation aggrave les problèmes relatifs à la protection des enfants, puisqu’elle les expose davantage aux risques de violence sexuelle et de grossesse précoce. »